Anatole France a vingt-quatre ans lorsqu’il publie cette première étude d’ensemble sur Vigny, mort cinq ans auparavant. Alfred de Vigny est aussi son premier ouvrage édité. La substance en révèle un esprit gourmand et gourmet de littérature, averti de ses évolutions et remous, mais profondément conservateur et attaché aux « humanités ». L’admiration presque religieuse manifestée par France pour l’auteur des Destinées, que l’on sent très sincère, confère à ses commentaires une épaisseur humaine assez rare dans les monographies. Dans sa préface, Michel Mourlet s’attache surtout à préciser ou à prolonger certains aspects de Vigny, homme et œuvre, et à souligner cette relation d’empathie « métalittéraire ».